Vous avez vu comment c’est la classe ? Le chomage baisse, franchement on y croyait plus ! Bon ok en même temps on y croit toujours pas.
Mais qui dit chomage dit ANPE, et moi l’anpe j’adoooore. Tout le monde me dit que la merde administrative à ce haut point de bétise et d’incompétence ça n’arrive qu’à moi. Ca me ferait bien mal au cul quand même…
Tout a commencé au mois d’aout quand il a fallu que j’aille m’inscrire à l’anpe. Un détail pour moi. Ben ouais, j’entrais en formation, alors une inscription à l’anpeuh c’était juste pour dire « oui bonjour non en fait je cherche pas de travail c’est juste que j’entre en formation et que les assedics ils me financent voilà voilà au revoiiiir ». Logique quoi.
Oui mais non. Ca se passe jamais comme ça. Donc j’arrive, fraiche, pimpante, avec mes coupines qui m’attendent pour boire le café parce que « rilax les gonzesses, j’en ai pour 10 minutes maxi », je fais un grand sourire et là la meuf à l’accueil elle me dit « la conseillère est dans les bouchons, elle aura un peu de retard ». Ha oui merde, je sais pas pourquoi je m’obstine à croire que l’administration, une fois dans ma vie ça pourrait être simple. Donc j’attens, une demi heure, et j’arrive un peu moins fraiche et pimpante devant la conseillère. Elle me demande bien évidemment ce que je recherche comme taf. Et là je lui fais mon petit spitch formation blablabla avec un grand sourire. Elle me regarde, me fait un sourire et me dit « oui, mais vous cherchez quoi comme travail ? ». Ok. En plus d’avoir oublié que ça ne pouvait pas être simple, j’avais aussi oublié que je pourrai me retrouver dans des situations pathétiques en train d’avoir des conversations irréelles et ridicules.
Donc blanc hein forcément, me taire le temps de m’habituer à la douleur de mon désespoir. Et je lui explique donc en détail le pourquoi du comment je suis dans le dispositif à part machin truc en formation bordel de merde !!! En formation, pendant 3 ans en plus !! 3 ans !! Je peux pas bosser en même temps ! A quel endroit ça coince au niveau de la compréhension là ? Tout ça bien évidemment avec le sourire (je tiens à mon kharma).
Là la nana me dit que c’est pas du tout son truc et qu’elle y connait rien dans ce dispositif là mais bon on est pas pressé hein c’est l’été il fait beau et dedans y a la clim. Une larme coule. Donc au bout d’une heure de souffrance, de multiplications de conseillers, voire les cumuler à 3 sur l’ordinateur pour trouver la case à cocher sur le logiciel, je m’entends dire (enfin) « bon voilà c’est fait, par contre vous savez que donc vous ne serez pas financée pour la troisième année (oui c’est bon je sais pas la peine d’en rajouter hein !) merci au revoir ». Joie bonheur.
Je sors de l’agence, et là j’ai un message téléphonique d’une copine qui va faire la même formation que moi et qui ne dépend pas de la même anpeuh que moi qui me dit « hey t’as vu trop bon, on nous finance la dernière année, c’est l’anpe qui régale ».
A ce moment là j’ai du m’effondrer sur le sol et hurler de désespoir en disant putain non trop dur là pas possible j’y retournerai demain.
Le lendemain, donc, je retourne voir la dame de l’accueil pour lui dire ce que ma coupine m’a dit. Grosse surprise. Elle en a pas entendu parler, elle va se renseigner et revient bredouille. J’essaie d’appeller ma copine pour avoir le nom de sa conseillère et bien évidemment, étant réduite à une misérable vie de peine, je tombe sur le répondeur. Je rentre chez moi vide d’espoir.
Donc le lendemain du lendemain, j’y retourne, avec tout ce qu’il faut ce coup ci, je vais me faire financer ma dernière année bande de nazes j’y crois je suis indestructible. J’arrive et devant moi à l’accueil y a une nana, genre brune gnieu qui pige pas ce que lui dit la gonzesse de l’accueil… à savoir… que son rendez vous n’était pas à l’anpe mais aux assedics… Une demi heure… Je me suis dit que si j’avais eu une hache à noël dernier j’aurai pu en faire un super usage, très artistique efficace tout ça. Donc c’est presque victorieuse du marathon de new york que je pose tout ce qu’il faut comme renseignement sur son bureau, prête à signer mon nouveau dossier. Et là envie de peste sur la terre entière, elle me file un nouveau rendez-vous. « Putain mais on peut pas le faire maintenant ? » « Ha non, il faut un rendez-vous » « Et vous pouviez pas me le dire au téléphone, ça m’aurait évité de venir pour que dalle » « on ne donne pas de rendez-vous par téléphone ». Je voudrai qu’on rase la planète pour faire une autoroute intergalactique tellement je la hais à ce moment là (et encore aujourd’hui d’ailleurs !).
Quelques jours plus tard mon dossier est enfin bouclé, un mois en tout. J’ouvre le champagne pour fêter ça. Joie bonheur.
Oui mais non. Comme la vie c’est de la merde, il y a quelques semaines je reçois une lettre de l’anpeuh me prévenant d’un rdv téléphonique en pleine semaine, à 9h10, avec bien le petit truc qui précise que si je réponds pas au téléphone je serai radiée.
Les gens chomeurs dans mon entourage (de plus en plus de monde quand j’y regarde de plus prés quand même) me disent tous que ce sont les lettres types que c’est normal qu’ils les envoient mais qu’ils appellent pas. Comme je reçois quand même trois courriers je les appelle pour leur demander des précisions. Alors la nana au bout du fil elle me dit que si, je vais être appellée pour voir où j’en suis dans mes recherches, c’est le suivi personnalisé c’est normal. Donc là j’explique calmement que je suis en formation, et que moi à 9h10 le matin j’ai 22 ouinouins qui ont décidé que leur but dans la journée, ça serait me hurler dans les oreilles et que c’est pas très pratique quand même un entretien à cette heure là. Là elle me dit « ben vous direz tout ça demain à votre conseillère ».
Qu’y a y t’il de pire que l’aurotoute intergalactique ? Ben à ce moment là je veux ça !
Le lendemain je suis allée me geler le cul dehors pour attendre le coup de fil de la nana. Pour finalement valider mon dossier. Et me dire qu’elle me rappellerai prochainement. Pour prendre des nouvelles je suppose, je me sens pas du tout fliquée.
L’anpe, c’est vraiment vraiment de la merde.